Evincé par le rotin pendant de longues décennies, l'osier revient en force.
Souvent confondues, ces deux fibres sont en fait très différentes. D'origine tropicale (Indonésie à 85%), le rotin se courbe très facilement à la vapeur, mais cette flexibilité oblige le fabricant à multiplier les renforts, arcades, armatures qui peuvent alourdir le produit. L'osier, une plante de zone climatique tempérée (c'est en fait tout simplement du saule récolté en brins fins, qui pousse partout en Europe), est nettement plus rigide. Les volutes seront moins marquées qu'avec le rotin, mais à solidité égale, on peut employer moins de matière. Le produit est plus léger, physiquement et visuellement, certains fauteuils étant même construits sans armature, justes tissés comme un panier, tout en restant très robustes. Sur le plan environnemental, on gagne sur deux tableaux: moins de matière à fonction égale, et transports raccourcis. Les coûts de main d'oeuvre extrêmement bas en Asie, qui ont longtemps handicapé l'osier, évoluent (et c'est une bonne chose pour tout le monde) structurellement à la hausse, le niveau de vie augmentant, sans parler des difficultés conjoncturelles d'approvisionnement, qui, au moment où nous écrivons ces lignes, font flamber le prix des containers en provenance d'Asie.
L'osier a donc une belle carte à jouer et saura regagner bien vite les faveurs du public.